Ralentir le temps et le rendre précieux

• Quel a été votre parcours jusqu’à la création de votre atelier-boutique A contretemps ?
• Pourquoi ce choix d’implantation ? Y habitiez-vous déjà ?
• Avez-vous reçu des aides particulières de la ville lors de la création de votre entreprise (locaux, aides financières, communication…) ?
• Si non, comment aurait-elle pu vous aider ?
• Quel impact a eu cette aventure entrepreneuriale sur votre vie de famille et vous-même ?
• Quels conseils donneriez-vous à un porteur de projet sur base de votre propre expérience ?

Et si tomber en amour d’une commune pouvait donner l’impulsion suffisante pour s’y réinventer ? Peut-on quitter la campagne pour mieux y revenir, fort de nouvelles compétences et d’un projet entrepreneurial différent ?

Quel a été votre parcours jusqu’à la création de votre atelier-boutique A contretemps ?

C’ est après un parcours de graphiste d’une dizaine d’années à Paris que je me suis orienté vers la création bijouterie, puis vers l’aquarelle.

J’ai exposé mes créations en France, principalement à Paris, et au Japon entre 2007 et 2013 avant de prendre la décision de quitter la capitale pour ouvrir ma propre galerie à Sarlat en 2013, où je travaille en binôme avec mon épouse.

Pourquoi ce choix d’implantation ? Y habitiez-vous déjà ?

Je suis né à la campagne. La nature m’a toujours inspiré et manqué quand je vivais à Paris.

En 2007, nous avons visité Sarlat par hasard. Nous sommes tombés sous le charme de cette ville médiévale et de la Dordogne.

Puis nous avons eu un enfant. Ce fut l’élément déclencheur de notre départ je pense. Le cadre de vie, les écoles… Je travaillais principalement les weekends sur Paris, je vendais mes bijoux sur les brocantes et salons, ce n’était pas idéal pour une vie de famille.

Professionnellement parlant, avoir une galerie dans une ville très touristique nous semblait également être une bonne idée.

Avez-vous reçu des aides particulières de la ville lors de la création de votre entreprise (locaux, aides financières, communication…) ?

Aucune !

Si non, comment aurait-elle pu vous aider ?

Je pense qu’une aide financière aurait été la bienvenue, ou tout du moins une communication sur notre implantation, un soutien de l’office du tourisme… Malheureusement, la politique de la ville est très mal menée depuis quelques années et nous sommes de moins en moins d’artisans créateurs à tenir le coup face aux revendeurs de made in china.

Promouvoir l’artisanat dans une ville, c’est promouvoir tout un savoir-faire dont les Français sont en quête. Sarlat est très bien placée pour le faire. C’est tellement dommage que rien ne se fasse en ce sens…

Quel impact a eu cette aventure entrepreneuriale sur votre vie de famille et vous-même ?

Que du positif ai-je envie de dire ! Augmentation de revenu, accès à la propriété, une nature et un patrimoine assez préservés, nous ne regrettons rien ou presque. Il y a des avantages à vivre dans une grande ville c’est certain, mais pas assez pour nous !

Avoir un magasin est très intéressant aussi pour se faire une clientèle. Il y a beaucoup de familles qui reviennent régulièrement à Sarlat. Nous travaillons ici d’Avril à fin Septembre. Le reste de l’année, je peux peindre dans mon atelier à la maison ou en extérieur.


Quels conseils donneriez-vous à un porteur de projet sur base de votre propre expérience ?

Il faut croire en soi, c’est essentiel.

Mais il faut également « être sûr de son coup » autant que possible… Je vois trop de magasins qui ferment tous les ans, faute d’avoir bien étudié le marché local, ou de n’avoir pas assez creusé leur projet. Personnellement, il m’aura fallu une dizaine d’années pour trouver cette idée de créer des bijoux avec d’anciennes montres… Et pour la peinture, c’est un plan de carrière à long terme également.

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