Quand la couture navigue de Saint-Malo à Paris

• Bonjour Domitille ! Pouvez-vous vous présenter en quelques lignes ?
• Vous avez décidé de lancer votre propre marque de maroquinerie. Comment est née votre envie d’entreprendre ?
• Vous souhaitez conserver une activité salariée en plus du lancement de votre marque. Est-ce difficile de tout concilier ?
• Quelle(s) difficulté(s) avez-vous rencontré pendant votre parcours entrepreneurial ? Et les belles surprises ?
• Comment définiriez-vous un entrepreneur aujourd’hui en France ?
• Des petits conseils pour aider d’autres futur(e)s entrepreneur(e)s à se lancer ?

Avoir des envies d’entreprendre quand on est salarié, beaucoup l’ont mais peu se lancent. Certains font aussi le choix de garder leur activité salariée en parallèle de leur nouvelle occupation, au moins pour quelques temps. C’est le choix de Domitille, passionnée de couture et créatrice de la marque Made by Cézembre.

Vous avez décidé de lancer votre propre marque de maroquinerie. Comment est née votre envie d’entreprendre ?

Après avoir quitté un poste de cadre dans une grande Maison de Luxe, je me suis rendue compte que j’avais besoin de remettre de la créativité et du concret dans mon activité professionnelle.

Passionnée de mode, d’art et de travaux manuels depuis toujours, je me suis mise à la couture sur un coup de tête il y a 2 ans, avec l’envie de créer des accessoires ou de la décoration pour moi et mes amis. J’ai commencé à me confectionner une pochette pour les mariages auxquels j’étais invitée, et mes amies en ont tout de suite voulues pour elles.

J’y ai vu un créneau à prendre car l’offre est limitée et souvent peu qualitative. J’ai posté une annonce pour proposer les pochettes sur un groupe Facebook dédié aux tenues de mariages… et j’ai eu 10 demandes dès le premier jour !

Vous souhaitez conserver une activité salariée en plus du lancement de votre marque. Est-ce difficile de tout concilier ?

Je suis en ce moment à la recherche d’un emploi. J’ai donc pu me consacrer au lancement de ma marque, et cela m’a pris beaucoup de temps et d’énergie. Cela fait presque un an que j’ai lancé Made by Cézembre et j’ai maintenant le recul pour me dire que cela restera pour un moment une activité complémentaire.

Pour en faire une activité principale, il faudrait passer au niveau supérieur : investissement, partenariat, production externe, stockage et sourcing des matières premières en gros. Je vais donc reprendre une activité salariée et garder ma marque en complément. La double activité sera un challenge à relever.

Quelle(s) difficulté(s) avez-vous rencontré pendant votre parcours entrepreneurial ? Et les belles surprises ?

La première difficulté pour moi est de travailler seule, de ne pas pouvoir m’appuyer sur une équipe pour partager les doutes, brainstormer, prendre les décisions et recueillir des avis objectifs. J’ai toujours travaillé avec une équipe et un manager pour m’aider, l’entrepreneuriat est donc un challenge quotidien.

La bonne surprise a été de trouver très vite des encouragements auprès des clientes et des amies. J’ai beaucoup douté de la qualité des finitions sur mes sacs par exemples et j’ai eu des compliments sur ce point précis de la part de mes clientes. Chaque message était donc une petite victoire qui m’a permise de continuer.

Comment définiriez-vous un entrepreneur aujourd’hui en France ?

Je dirai que l’entrepreneur aujourd’hui en France est quelqu’un qui a envie, voire besoin, de réaliser un projet par lui-même, loin du carcan de l’entreprise très structurée.

Avoir un feedback direct de la part des partenaires ou des clients permet de se sentir valorisé(e) mais surtout utile et de voir concrètement les fruits de son travail.

Je dirai que les entrepreneurs d’aujourd’hui ont soit le besoin de compléter leur métier avec une activité qui donne plus de sens à leurs actions, soit l’envie de créer une activité qui leur ressemble. Il y a autant d’entrepreneurs que de personnalités différentes, à chacun de créer son besoin et son envie.

Des petits conseils pour aider d’autres futur(e)s entrepreneur(e)s à se lancer ?