Philippe Bertrand se fait quotidiennement l’écho du monde rural depuis 16 ans dans son émission Carnets de Campagne sur France Inter. Il est ainsi devenu une figure de la ruralité suivi par près de 1,5 millions d’auditeurs. Quand son village d’Aignay-le-Duc est en risque de perdre sa pharmacie, c’est naturellement qu’il se mobilise.
Philippe Bertrand
Producteur et animateur de l’émission Carnets de campagne sur France Inter
Philippe Bertrand, parlez-nous de Aignay-le-Duc.
J’ai passé les vingt premières années de ma vie à Aignay-le-Duc. J’allais à l’école communale du village. Elle existe toujours et accueille une centaine d’enfants chaque année.
Depuis 15 ans, je reviens régulièrement dans ma maison de famille.
C’est un village très particulier. Je ne peux pas être objectif donc je vais m’appuyer sur ce que disent les personnes qui découvrent notre commune pour la première fois : c’est remarquable !
Nous sommes au milieu d’un pays d’eau, de sources et de rivières, encaissé dans une vallée entourée de forêts de feuillus. Le village parait très vaste avec ses différents quartiers pittoresques.
Nous avons en outre un magnifique patrimoine historique aux alentours avec par exemple le Château de Bussy-Rabutin ou encore le site archéologique d’Alesia et son MuséoParc.
Qu’est-ce qui fait la singularité de ce village ?
Au-delà du développement du Tourisme vert sur le territoire, en particulier depuis la création du Parc national de forêts, Aignay-le-Duc est un lieu patrimonial pour des artistes d’envergure internationale. Je pense au plasticien Bertrand Lavier qui a exposé à Paris, Venise, Sao Paulo ou encore Sydney par exemple. Je pense aussi à des amis photographes qui se sont installés il y a quelques temps maintenant.
L’économie locale repose avant tout sur l’Agriculture, le Bois et la Pierre. Pierre que vous pouvez retrouver à Paris ou New-York City. Je vous le dis, tout est possible depuis Aignay-le-Duc.
J’ai redouté un temps que le village ne se meurt. Quand j’étais gamin, nous étions 600 habitants. Aujourd’hui, nous sommes 269 selon l’INSEE. Nous avons regagné 15 habitants en 2 ans. Ce qui est beaucoup pour une commune comme la nôtre !
Je précise que le village sera fibré à la fin de l’année grâce à la mobilisation de notre département de la Côte-d’Or. La prochaine licorne française sera peut-être Aignacoise qui sait ?
Comment réagissent les villageois à l’arrivée de néoruraux ?
Beaucoup d’habitants de communes rurales sont défaitistes. « Si on n’a pas plus, c’est qu’on ne le mérite pas. » C’est faux ! Nos villages sont bien vivants. Il faut se relever les manches et aller de l’avant. Les nouveaux habitants peuvent aider à redonner cet élan.
Je prends pour exemple cette photographe parisienne qui vient de s’installer dans le bourg avec son mari. Elle a proposé une exposition de photographies que nous avons pu admirer cet été.
Nous avons également la fille d’un habitant de la commune qui a décidé de s’installer à l’année. Elle travaille un espace agricole pour ensuite ouvrir son commerce de liqueurs. La vie est plus douce et les rêves à portée de main dans nos beaux villages de France.
La vie est plus douce et les rêves à portée de main dans nos beaux villages de France.
Philippe Bertrand, animateur et producteur de l’émission Carnets de Campagne sur France Inter
Il faut le dire cependant : il y a 10 ou 15 ans, les « étrangers » n’étaient pas accueillis comme cela. Ça a changé. Le temps de « surveillance » de l’arrivant est bien plus court. On peut vite s’intégrer et trouver sa place dans la communauté villageoise.
Madame Mayeux, la pharmacienne de la commune, doit prendre sa retraite. Quel est le risque pour le village si un tel commerce de proximité ne trouvait pas repreneur ?
Les personnes qui viennent bénéficier des conseils de notre pharmacienne consomment localement. C’est tout un écosystème qui sera fragilisé si l’un de ses acteurs devait baisser le rideau.
Le marché hebdomadaire bénéficie à la pharmacie qui bénéficie à l’épicerie qui bénéficie à la maison de la presse, qui bénéficie au coiffeur, et ainsi de suite, et inversement.
Si pour acheter son doliprane il faut aller en ville, il est à parier que les consommateurs grouperont leurs consommations. Et c’est bien toutes les activités du village qui seront mises en difficulté. Y compris la Maison de Santé Pluridisciplinaire.
Alors que nous sommes quasiment autonome sur le village ! Nous avons le garage et la station-service, la grande épicerie de produits locaux avec des producteurs exceptionnels (dont le dernier producteur d’époisses au lait cru qui se vend dans toute l’Europe), etc. J’ai même un ami qui est en train de replanter des vignes pour faire son propre vin. Nous pourrons bientôt être parfaitement locavores en tout point. Si nous prenons soin de l’existant et maintenons donc la Pharmacie.
Si j’avais une baguette magique, je voudrais qu’un couple Pharmacien – Médecin avec beaucoup d’enfants me lise, ait un coup de cœur pour notre belle commune et nous contacte via notre annonce sur Comm’une opportunité. Nous les accueillerons comme il se doit, j’en fais le serment.
Quelle promesse avez-vous envie de formuler au futur pharmacien qui viendra profiter du bon air de la Côte d’Or à vos côtés ?
Ma promesse à notre futur(e) pharmacien(ne) :
- Un cadre et une qualité de vie irréprochable.
- Une vraie facilité d’installation. Le prix de l’immobilier va peut-être monter avec la création du Parc national des forêts mais le coût d’investissement est encore très bas. Il y a des affaires à faire !
- Des loisirs et transports à proximité. Châtillons-sur-Seine a deux théâtres avec de très bonnes programmations, une médiathèque de grande qualité, un collège et un lycée. Dijon est à 45 minutes de route quand la gare de TGV de Montbard n’est qu’à 40 kilomètres. Il y a 7 TGV par jour sur la ligne Paris – Besançon. Vous pouvez ainsi rallier la capitale en 1h05, montre en main.
Je propose par ailleurs très officiellement à notre futur(e) pharmacien(ne) de lui faire découvrir « mon » Aignay-le-Duc.
Mais pas que.
Choisissez votre bonus, je serai le premier heureux du moment que nous allons partager !
- Une partie de golf. Il y a un club associatif à 10 kilomètres qui mérite vraiment le détour.
- Une randonnée. Nous avons des centaines de chemins forestiers balisés. Un régal pour les amoureux de faune et/ou de flore ! D’ailleurs, nous sommes au cœur de la zone de nidification de cet oiseau rare qu’est la cigogne noire. Nous irons l’observer.
- Un bœuf ! Je suis musicien à mes heures. Il y a d’ailleurs une école de musique à 10 kilomètres d’Aignay avec un studio d’enregistrement très pro. A découvrir.
Pourquoi avoir contacté, vous, Philippe Bertrand, Comm’une opportunité pour cette reprise ?
Face à l’intérêt croissant d’un large public pour la campagne et le monde rural, je pense qu’il était indispensable qu’une interface soit créée entre les petites collectivités et les candidats au changement.
Cette interface doit apporter gain de temps et facilité d’utilisation aux communes, parallèlement à une grande lisibilité pour les personnes en quête d’un lieu de vie et de travail au vert.
Comm’une opportunité a eu la bonne idée au bon moment. L’offre est prête. C’est à ce site de rencontres d’un nouveau genre que j’ai effectivement pensé devant le désarroi de mon amie à trouver repreneur pour sa pharmacie.
Il est temps pour tous de passer du désir à l’action.