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Il n'y a jamais de bon vent, ou de bon argent, quand on ne sait pas où on veut aller.

Parlons argent

L’argent. Le nerf de la guerre de l’aventure entrepreneuriale. Sur qui s’appuyer ? Dans quelles conditions ? Avec quels arguments ?

Il n'y a jamais de bon vent ou de bon argent quand on ne sait pas où on veut aller.

Je voudrais ancrer un référentiel dans les esprits : nul n’est, le plus généralement, motivé à l’idée de « payer l’emploi » d’un autre.

C’est la difficulté du financement des artisans et autres indépendants qui ne sont en réalité qu’eux-mêmes et ont vocation à capter sans contrôle ni limite l’ensemble des fruits de leur business.

Ceci par opposition au strict investisseur qui veut seulement, de fait, « faire un pognon fou ». Ce qui s’exprimera soit sous la forme d’un revenu, soit sous la forme d’une plus-value de son capital, soit un mix des deux, voire de l’addition des deux dans des proportions variables.

Il faut donc tout de suite faire un benchmark, comparer avec d’autres possibilités de placement ou d’investissement (ce n’est pas tout à fait synonyme et ne sous-entend pas donc le même retour).

Rentabilité immobilière

Un placement immobilier référent, logement au cœur de l’agglomération parisienne, et dit placement sans risque (!), rapporte brut entre 3 et 4%, avec statistiquement sur 200 ans une valorisation annuelle correspondant à l’inflation, majorée de 2%.

Certes il y a des cycles, et certes l’arbitrage revenu/valorisation varie selon les lieux et les typologies.

Prenons ici l’hypothèse d’une inflation de 2%. Soit un retour global de mettons 3% de revenu effectif, auquel on ajoute 2+2 soit 4% sur le capital, pour un produit total de 7% annuel, actuellement. Mais avant fiscalité personnelle.

Investir dans une entreprise

Mettre de l’argent dans un business s’entend à priori comme offrant au moins la même chose, majorée d’une prime de risque et probablement d’une prime d’illiquidité (l’impossibilité de fait ou de droit de sortir du sujet pendant une période plus ou moins longue).

La « méthode CCEF », reconnue unanimement comme le moyen pertinent de détermination des taux, permet de définir de façon rationnelle et normée le taux à retenir, non pas cette fois à partir d’une comparaison avec l’immobilier mais à partir des taux purs financiers.

En moyenne, le retour entrepreneurial est de 14,28% qui toujours arithmétiquement correspond à la valorisation référente des entreprises (7 fois le résultat brut d’exploitation à personnaliser cas à cas mais ce niveau est fort prégnant).

Ce qui, sans dividende, revient à attendre un doublement de la valeur du capital en 5 ans. Pour un business normal. Je ne parle pas ici de la rémunération d’une prise de risques folle comme peut l’être une création d’entreprise ou une nouvelle offre au marché.

Certes, tout ceci doit aussi être apprécié en tenant compte des fiscalités. Il est certain que la « flat-tax » de 30% introduite par l’actuel gouvernement est tout à fait favorable au financement des entreprises au même titre que le cantonnement de l’ISF à l’immobilier qui lui peut être taxé jusqu’à 92% du revenu en tranche haute.

En somme

Pour résumer mon propos : à moins de trouver des financeurs qui répondent à d’autres objectifs (love-money, reclassement social, etc.), vous ne trouverez pas d’argent, de capitaux propres, si votre business-plan ne rassure pas quant à l’objectif de retour financier dans la logique de ce qui précède.

Des organismes, publics ou privés, peuvent vous y aider, éventuellement gratuitement. Le tout étant d’ouvrir la bonne porte. Et, ça, c’est un vrai sujet.